Voici un article parru dans le journal Le Nouvelliste le 3 février dernier...
http://www.cyberpresse.ca/le-nouvelliste/sports/201002/03/01-945808-une-commission-denquete-franchement.php
Bien sûr qu'il faut se pencher sur le phénomène de la violence dans les sports, et plus particulièrement au hockey. C'est toutefois aux dirigeants des différents circuits de se taper l'exercice, pas aux élus qui vont dilapider notre argent pour nous dire ce que nous savons déjà.
Photo: Sylvain Mayer
Louis Ménard
Le Nouvelliste
Il est vraiment temps que Stephen Harper et les conservateurs retournent à la Chambre des communes.
Hier, probablement entre deux séances de tournage de pouces, deux députés du Nouveau parti démocratique (NPD), Glenn Thibeault et Thomas Mulcair, ont demandé à ce qu'une commission royale d'enquête sur la violence dans le sport soit mise sur pied pour étudier le phénomène et proposer des solutions pour y remédier. Le NPD, a-t-on appris, aimerait y voir des professionnels de la santé, des juristes et même des parents qui, disent-ils, craignent d'envoyer leurs enfants sur la glace.
Une précision d'abord: mes allégeances politiques n'ont rien à voir avec l'opinion que j'ai de cette suggestion faite par les néo-démocrates. Elle viendrait des libéraux, des conservateurs, des bloquistes, des verts ou même des carreautés que mon opinion serait la même.
Une chance que le ridicule ne tue pas parce que les drapeaux du Parlement seraient présentement en berne à Ottawa!
Pourquoi diable devrions-nous investir temps et argent pour trouver des solutions à un problème quand nous les connaissons déjà? Campagnes de sensibilisation sur le respect d'autrui et le respect des règles, réglementation plus sévère, casier judiciaire pour les récalcitrants et les récidivistes, amendes et indemnisations défrayées par les clubs des joueurs fautifs, voilà autant de solutions pour enrayer le phénomène de la violence dans le sport.
Je ne crois pas que ce soit le rôle du gouvernement de se pencher sur la problématique de la violence dans les sports. Du moins, pas dans le cadre d'une commission royale d'enquête. Tout ce qu'on retiendra de ce cirque, parce qu'il ne fait aucun doute que c'en sera un, c'est qu'il aura été un prétexte à une perte de temps inutile et un gaspillage éhonté de l'argent des contribuables.
Vous voulez vraiment enrayer le phénomène de la violence, chers élus? Lancez un ultimatum à toutes les ligues fédérées au Canada afin qu'elles prennent immédiatement les mesures pour remédier à la situation. Et incluez la Ligue nationale de hockey, parce que l'exemple, il vient d'en haut. Les jeunes voient les David Booth, Henrik Zetteberg, Patrice Bergeron et Simon Gagné se faire ramasser et ils s'imaginent que c'est comme ça qu'il faut jouer. Je n'ai rien contre la robustesse. Ça fait partie du hockey. J'en ai plutôt contre les charges vicieuses, les coups à la tête, les inutiles bagarres, bref contre tout ce qui serait considéré, dans la rue, comme des voies de fait.
Les ligues qui refuseraient de se soumettre à l'ultimatum perdraient le droit d'exister sur le sol canadien, point à la ligne. Même la Ligue nationale de hockey.
Draconienne, la solution? Non. Seulement à la hauteur du problème lui-même qui prend de plus en plus des proportions alarmantes. Utopique? Peut-être.
Mais entre ça et la situation actuelle, il doit bien exister une position acceptable pour tout le monde.
Laissons les instances du hockey trouver la bonne formule pendant que nos députés planchent sur des dossiers beaucoup plus importants: la santé, l'éducation, le chômage et le décrochage scolaire. Voilà les vrais priorités de nos commettants.
Au travail