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(Trois-Rivières) L'ex-joueur de la Ligue nationale de hockey Donald Brashear fait actuellement l'objet d'une enquête concernant une plainte de voies de fait.
Alors qu'il se trouvait dans son véhicule à la sortie du match qui opposait les 3L au Caron et Guay, jeudi soir à Rivière-du-Loup, le dur à cuire des 3L de Rivière-du-Loup aurait délibérément foncé avec son véhicule en direction d'un joueur du Caron et Guay qui s'apprêtait à grimper dans l'autobus, avant de sortir de son véhicule et de lui asséner un violent coup de poing.
Hier, la Sécurité publique de Rivière-du-Loup confirmait qu'une plainte de voies de fait avait été portée à l'endroit d'un individu et qu'une enquête était actuellement en cours. De nombreux témoins ont été rencontrés au cours de la journée d'hier, et le corps policier n'écarte pas que des accusations puissent être portées au cours des prochains jours, confirme l'agente Johanne Levasseur, porte-parole de la Sécurité publique de Rivière-du-Loup.
L'entraîneur du Caron et Guay, Dean Lygitsakos, soutient qu'une quinzaine de ses joueurs ont été témoins de cet événement qui s'est produit alors que l'équipe chargeait l'autobus et attendait le repas qui avait été commandé. Une partie de l'équipe se trouvait dans l'autobus, l'autre attendait toujours à l'extérieur, dans la ruelle derrière l'aréna. «On a vu la voiture s'engager vers nous. Les gars ont pas mal tous eu le temps de se tasser et de se mettre sur le côté. Quand l'auto est arrivée à côté de l'autobus, il n'y avait pratiquement plus d'espace entre la bâtisse et l'autobus, et même le chauffeur d'autobus a fermé sa porte pour éviter de se la faire arracher. Éric (Labelle) s'est retrouvé coincé devant la voiture, il a mis sa main sur le capot et reculait à mesure que la voiture avançait vers lui», soutient M. Lygitsakos.
Une fois que le véhicule eut dépassé l'avant de l'autobus, Labelle aurait été capable de se mettre sur le côté et éviter la voiture. C'est à ce moment que Donald Brashear serait sorti de son véhicule pour asséner un violent coup de poing à Labelle, qui est tombé au sol. Brashear serait ensuite remonté à bord de son véhicule, un Cadillac Escalade, et serait reparti.
Éric Labelle souffre d'une lésion au visage, de maux de tête et de cou. Il s'est rendu chez le médecin hier après-midi pour faire évaluer son état de santé, mais le thérapeute de l'équipe a recommandé à l'entraîneur de ne pas le faire jouer, craignant une commotion cérébrale. «Il n'a pas dormi de la nuit, et c'est clair qu'il n'a pas envie de croiser Brashear dans son entourage lors du match de ce soir (hier)», déclarait Dean Lygitsakos hier matin.
En soirée, victime d'étourdissements de nausées, l'attaquant du Caron et Guay, qui s'était d'abord présenté au Colisée de Trois-Rivières, s'est rendu au Centre Cloutier-Du Rivage pour y subir une batterie de tests.
Dean Lygitsakos a demandé un avis légal qui lui recommande de pousser l'affaire plus loin.
«Nous étions en train de ranger nos équipements à la sortie de l'aréna. Ce n'est peut-être pas sur la glace, mais c'est quand même en lien avec les activités de la ligue, pas mal plus que si c'était survenu à la sortie d'un bar, par exemple», mentionne l'entraîneur, qui espère encore que la ligue sévira.
«On va pousser pour que notre ligue protège nos joueurs. C'était un geste totalement gratuit qui aurait pu mettre la vie d'Éric en danger. Il aurait suffit qu'il perde l'équilibre pour qu'il passe sous les roues de la voiture», fait remarquer Dean Lygitsakos.
Aucune sanction ne sera infligée par la LNAH
«Aucune sanction, amende ou suspension sera imposée et aucun joueur ne sera blâmé dans cette affaire, et parce qu'elle se serait passée à l'extérieur de la patinoire ne peut relever de notre juridiction et de notre réglementation. Nous avons demandé un avis juridique et ça regarde la Sécurité publique de Rivière-du-Loup qui fait enquête. On nous a dit, par ailleurs, qu'une plainte aurait été déposée. Nous n'infligerons donc aucune sanction parce nous ne pouvons nous substituer à la justice», expliquait Michel Godin.
Le joueur de Rivière-du-Loup visé dans cette affaire, Donald Brashear, avait donc le droit d'endosser l'uniforme hier soir pour ce dernier match de cette série quart-de-finale entre le 3L et le Caron et Guay, partie disputée au Colisée.
«Il a le droit de jouer», s'est contenté de dire Michel Godin.
Ce dernier a, de plus, signifié qu'aucune demande spéciale n'avait été faite par la direction du Caron et Guay ou de la LNAH auprès de la Sécurité publique de Trois-Rivières pour qu'elle assure la sécurité dans l'enceinte du Colisée. «Nos superviseurs seront là toutefois pour voir à ce que la sécurité des joueurs et des amateurs soit assurée. À chacun des matchs de séries éliminatoires, il y a toujours un ou des superviseurs qui sont sur place. Ce soir (hier soir), Daniel Bergeron, notre préfet de discipline, et Gilles Rousseau, le directeur général de la ligue et responsable de la sécurité dans les arénas seront (étaient) sur place pour s'assurer que tout se déroulera dans l'ordre», confiait Michel Godin.
Du côté de la Sécurité publique de Trois-Rivières, on expliquait qu'aucune assignation n'avait été donnée pour assurer une présence au colisée, mais que des patrouilleurs pourraient tout de même s'y rendre par mesure préventive durant et après le match.
Pour le commissaire de la LNHA, il ne manquait plus que le rapport de l'enquête de la Sécurité publique de Rivière-du-Loup pour être au fait de toute cette histoire. «Nous voulons tout savoir de cet incident, voilà pourquoi, après avoir parlé aux représentants des deux organisations, nous allons attendre le rapport de police. Mais, je le répète, nous n'allons pas intervenir dans cette histoire», a confié Michel Godin.
Celui-ci devait être l'officier de la Ligue présent au match disputé entre l'Isothermic de Thetford Mines et le Marquis, hier soir à Saguenay, mais comme à 17 h, il n'avait retourné que trois de la douzaine d'appels téléphoniques qu'il avait reçus à ce sujet dans la journée, il a annulé son déplacement au Saguenay.