Louis Ménard
Le Nouvelliste
(Trois-Rivières) Il y aura encore du hockey de la Ligue nord-américaine à Trois-Rivières l'automne prochain, mais ce sera sans Yves Tremblay et Dean Lygitsakos.
L'actuel propriétaire, Léo-Guy Morrissette, a en effet rejeté, hier, la proposition de l'homme d'affaire trifluvien et il conservera donc le contrôle de l'équipe. «L'équipe va rester à Trois-Rivières. Je n'ai pas accepté d'offre de qui que ce soit.»
Morrissette a parlé avec Yves Tremblay en fin d'après-midi pour lui dire que son offre n'était pas à la hauteur. «Si tu veux t'acheter une Cadillac, tu paies le prix d'une Cadillac, pas celui d'une Lada. Le groupe avait le droit de faire l'offre qu'il voulait et moi j'avais le droit de refuser, ce que j'ai fait. J'estime que mon équipe vaut beaucoup plus cher que ce qui m'a été offert. Je remercie quand même Monsieur Tremblay qui a agi de façon très professionnelle dans ce dossier.»
S'il convient avoir déjà dit que personne ne levait la main pour prendre la relève, Morrissette ajoute toutefois n'avoir jamais affirmé que son équipe était à vendre. «S'il y en a qui veulent se joindre à moi, je n'ai pas de problème avec ça. Le jour que je vais laisser aller mon équipe, c'est parce que l'offre va me convenir, mais aussi parce que je vais avoir l'assurance que des intérêts locaux vont garder l'équipe à Trois-Rivières, que ça va être une organisation solide et qu'elle va tout faire pour donner une équipe gagnante aux amateurs trifluviens.»
Occupé à préparer le repêchage de la Ligue de hockey junior majeur qui se déroulera à Victoriaville samedi prochain, Léo-Guy Morrissette assure tout de même que son organisation sera prête pour le repêchage de la LNAH le 18 juin. «Je n'aurai pas de misère à me trouver du monde, j'ai beaucoup de contacts dans le monde du hockey. Tout mon monde va être engagé pour le repêchage.»
Se gardera-t-il le poste de directeur-gérant, comme il le laissait entendre la semaine dernière? «J'ai beaucoup d'expérience dans le hockey, ça fait 27 ans que je m'y consacre. Je pense que je suis capable de faire le travail. Si c'est moi, c'est moi. Si c'est un autre, c'est un autre.»
«On va continuer à faire du hockey à Trois-Rivières avec une nouvelle organisation, mais avec la même ferveur qu'au cours des 12 dernières années. Espérons que ça ira mieux.»
Pas un sou de plus
Pour Yves Tremblay, ce refus représente évidemment une déception. Sauf que l'offre présentée, explique-t-il, était déjà au delà de la valeur de la concession.
«Il m'a dit que nous n'avions pas respecté les chiffres qu'il nous avait demandé d'atteindre. Le problème, c'est qu'il ne veut pas nous donner les états financiers pour les concessions. C'est comme s'il y avait des chiffres pour le hockey et d'autres pour les concessions. On a fait une offre plus généreuse que les chiffres qu'on avait, mais un bien vaut ce qu'il rapporte. J'ai parlé avec mes partenaires après l'appel de Monsieur Morrissette et ils ne veulent pas avancer un sou de plus. Si quelqu'un fait une meilleure offre que nous, c'est qu'il en sait plus que nous sur la santé financière du club.»
«Mais même si on avait fait une offre à la hauteur de ce qu'il exigeait, ajoute Yves Tremblay, il nous aurait demandé un délai supplémentaire d'une semaine pour réfléchir. Je ne sais pas si c'est pour pénaliser Dean... »
Maintenant que Léo-Guy Morrissette a rejeté l'offre de son groupe, Yves Tremblay va passer à autre chose. «Il avait parfaitement le droit de refuser notre offre. L'important, dans le fond, c'est qu'il y ait du hockey à Trois-Rivières.»